L’église Saint-Denis, qui fête en 2011 le millénaire de sa fondation, renferme le doyen des buffets d’orgues liégeois, daté de 1589 (millésime sous le Positif de balustrade). Cet orgue édifié initalement par Niehoff de Bois-le-Duc (s’Hertogenbosch, NL) a perdu ses volets originaux et a été fortement modifié à plusieurs reprises. Le buffet, bien conservé, renferme aujourd’hui les vestiges (partiellement démontés) d’un orgue romantique de Joseph Merklin (1866), totalement hors d’usage.

L’orgue de choeur, qui sert régulièrement à la liturgie, fut construit en 1862 par Joseph Merklin (Bruxelles) pour la classe d’orgue du Conservatoire royal de Liège, situé alors le long de la Place Cockerill. Entretenu par la Société Merklin-Schütze, jusqu’à sa dissolution en 1871, puis par son successeur Pierre Schyven, l’instrument est déménagé dans les nouveaux locaux du Conservatoire, construits de 1882 à 1886 et inaugurés en 1887. Vers 1916-1917, Émile Kerkhoff (Bruxelles) remplace la première octave de la Gambe du Grand-Orgue et la première octave du Salicional du Récit. En 1962 ou 1963, l’orgue est baroquisé et électrifié par la Maison Delmotte de Tournai, à la demande de Jeanne Demessieux. À son arrivée en 1969, Hubert Schoonbroodt le délaisse au profit de petits instruments d’études mécaniques. En 1979, Christian Vaillant rachète l’instrument et le met à la disposition de l’église Saint-Denis, où il se trouve toujours actuellement dans le croisillon nord du transept. Dépourvue de tuyaux, sa façade se présente comme une « simple devanture en bois de sapin » (devis de 1862) à huit panneaux ajourés sur soubassement. Les extrémités de cette devanture comportent encore les découpes correspondant aux plinthes et lambris de la classe d’orgue (Salle A019). (source : Éric Mairlot, dir., Le Grand Orgue Pierre Schyven 1888 de la Salle Philharmonique de Liège, Liège, OPRL, 2005, p. 142-143).

© Luc de Vos

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