La console (ou système nerveux)

L’organiste est assis à la console, poste de commande de l’instru­ment regroupant les claviers, le pédalier et les commandes de jeux. Celle-ci se trouve généralement en tribune et ne se voit pas d’en bas. Dans certaines églises ousalles de concerts, la console est un meuble indépendant qui est placé près du public, ce qui permet de voir jouer l’organiste.

Un orgue peut avoir un ou plusieurs claviers. Dans les orgues français anciens, les deux cla­viers inférieurs présentent la même étendue, soit de 48 à 54 notes : les deux claviers supérieurs se contentent parfois de 27 ou 32 touches. Dans les orgues modernes. ayant environ 100 ans d’exis­tence, tous les claviers ont généralement de 54 à 61 notes.

Le clavier principal est appelé « Grand-Orgue » (GO), le deuxième, dont les tuyaux sont parfois placés au bord de la tribune, s’appelle le positif (parce qu’à l’origine, il s’agissait d’un petit orgue d’accompagnement « posé » sur le sol de la tribune). Ces claviers peuvent parfois se présenter dans un ordre inverse. D’autres terminologies sont utilisées pour les autres claviers, mais cela dépend de l’orgue.

Grâce aux accouplements, il est pos­sible d’actionner les touches de plusieurs claviers à partir d’un seul. C’est une commodité pour l’organiste qui peut ainsi multiplier et varier ses plans sono­res sans changer de clavier.

L’organiste joue également avec les pieds ! Le pédalier compte généralement de 27 a 32 notes.  Les claviers peuvent être accouplés au pédalier, par les « tirasses ».

La tuyauterie (ou système vocal)

Chaque orgue compte un certain nombre de jeux, ce sont des boutons ou tirants que l’on aperçoit sur les côtés ou au dessus des claviers.

Tirer un jeu consiste à permettre à l’air de faire chanter une rangée de tuyaux correspondant généralement au nombre de touches sur les claviers (un peu comme une flûte de pan).  Sur chaque jeu est inscrit un nom qui correspond à celui d’une sonorité qui imite un instrument: par exemple, trompette, clairon, flûte, etc.

Certains orgues ont des milliers de tuyaux, de toutes les tailles, en bois, en zinc, en métal ou en plomb.  Suivant la tradition, le calcul de la taille des tuyaux se fait en pieds, le pied étant égal à 33 cm.

Les jeux de l’orgue – souvent improprement appelés « registres » – sont extrêmement variés. Certains se retrouvent dans presque tous les instruments, d’autres sont caractéristiques d’une esthétique donnée. D’autres encore sont des pièces uniques. Parfois, un jeu ne se distingue d’un autre que par son nom, mais il arrive aussi que deux jeux homonymes sonnent totalement différemment. Il existe deux grandes familles de tuyaux : les tuyaux bouche (semblables à des flûtes à bec) et les tuyaux d’anches (où c’est une lamelle métallique vibrante qui produit le son). On trouve des tuyaux de plus de 10 m (qui produisent un son très grave) et des tuyaux de quelques millimètres (au son très aigu).

Sommiers et mécanique

Toute la tuyauterie de l’orgue repose sur des sommiers, sortes de grandes caisses horizontales qui permettent de distribuer l’air uniquement aux tuyaux que l’on désirer faire chanter. Pour un seul clavier, on dispose de deux sommiers sur lesquels les tuyaux progressent par tons entiers, le côté ut et le côté ut dièse.

Le sommier est d’abord composé de la « laye » où se trouvent les soupapes actionnées par les touches des claviers. Quand cel­les-ci s’abaissent, elles laissent pénétrer l’air dans la gravure, long canal correspondant à une note. Les gravures sont délimitées par une série de cloisons parallèles. Au-dessus des gravures est posée la « table », percée de trous correspondant aux rangées de tuyaux (ou jeux) et aux notes. Cette « table » est surmontée d’un registre mobile, sorte de réglette en bois percée de trous. Le registre est coiffé de la « chape », percée de trous identiques, sur laquelle reposent les tuyaux.

Pour faire parler les tuyaux, il faut tirer un ou plusieurs jeux (ou « registres ») et abaisser une ou plusieurs touches. Lorsque un registre est tiré, ses trous s’alignent sur ceux de la « table » et de la « chape » : l’air peut donc monter jusqu’aux tuyaux choisis.

La traction (ou système musculaire)

L’abrégé fait partie de la « traction » ou « transmission », système permettant de transmettre aux soupapes le mouvement des touches. La « traction » peut être mécanique (sur les orgues anciens, pneumatique, électrique, électronique…). Dans les orgues à traction mécani­que, l’abrégé comporte des rouleaux horizontaux et des vergettes verticales permettant de relier les unes aux autres les diverses articulations. Il réduit (ou « abrège ») la distance séparant les tuyaux à celle séparant les touches des claviers (ou du pédalier). En effet, le clavier d’un orgue atteint au maximum une largeur de 78 cm et son action doit aboutir à la base des tuyaux posés sur des som­miers de plusieurs mètres de large.

La soufflerie (ou système respiratoire)

L’alimentation en air est assurée par un ventilateur électrique. Entre le ventila­teur et les sommiers se situent les réservoirs, qui emmagasinent l’air sous pression (appelé aussi le « vent »). Une réserve d’air de pression régulière est indispensable pour une bonne sonorité des tuyaux. Certains réservoirs sont appelés « régulateurs » assurent la régularité du vent et éliminent les secousses.

Dans les instruments de l’époque classique, la pression est plutôt basse. À partir du XIXe siècle, les pressions montent progressivement pour créer un effet plus orchestral. Aujourd’hui, la tendance est au retour à la basse pression, pour des raisons d’esthétique sonore.

L’orgue en quelques termes:

Accouplement : dispositif permettant d’action­ner les touches de plusieurs claviers à la fois à partir d’un seul. De cette manière, on peut par exemple faire entendre les jeux du Positif sur le Grand-Orgue, ceux du Récit sur le Grand-Orgue ou sur le Positif, ou enfin, actionner les deux accouplements (Posit­if/GO, Récit/GO) et faire sonner tout l’instrument sur le seul clavier de Grand-Orgue.

Boîte expressive : boîte enfermant les tuyaux d’un clavier, souvent le Récit (qui est dit alors « expressif »). Sur l’avant de la boîte (et parfois aussi sur les côtés et dans le plafond) existent des jalousies verticales ou horizontales dont l’ouverture et la ferme­ture permettent de produire des effets de crescendo et de decrescendo.

Console : c’est le poste de com­mande de l’orgue. En effet, la console réunit les claviers, le pédalier, les commandes de jeux, les tirasses et les accouplements. Quand elle est s’ouvre directement dans le « buffet », au pied de l’instrument, elle est dite « en fenêtre ». S’il s’agit d’un meuble indépendant, la console est dite « séparée » ou « mobile ».

Diapason des jeux : pour le tuyaux à bouche, le « diapason » (ou la « taille ») est le rapport existant entre le diamètre et la hauteur du tuyau. Le « diapason » est large pour les « flûtes », moyen pour les « principaux » et étroit pour les « gambes ».

Jeu : un jeu est constitué par un ensemble de tuyaux de même timbre, dont l’alimentation en air est commandée par un registre. Pour chaque jeu corres­pond une ou plusieurs séries de tuyaux. Par exemple, au jeu de Bourdon correspond un tuyau par touche, au Cornet V correspondent cinq tuyaux par touche. Chaque jeu apporte à l’orgue sa couleur sonore propre et le jugement qu’on porte sur un instrument dépend essen­tiellement de la qualité et de la complémentarité de ses jeux, en plus de la promptitude de sa « traction ».

Registre : on nomme « registre » une planche mobile, percées de trous, coulissant entre la « chape » et la « table », qui se situe dans la partie supérieure du som­mier. Commandé par le bouton de regis­tre, il met un jeu à la disposition de l’or­ganiste, en permettant le passage de l’air du sommier aux tuyaux. Repoussé, le registre, dont les trous ne correspon­dent plus à ceux des autres éléments du sommier, bloque le passage de l’air si bien que les tuyaux ne parlent plus.

Tirasse : ensemble des éléments qui permettent d’actionner (littéralement de « tirer ») les touches des claviers manuels au moyen du pédalier (afin d’ajouter les jeux des claviers à ceux du pédalier).

Traction : ensemble des mécanismes qui relient les touches des claviers aux soupapes par lesquelles l’air parvient aux gravures et aux tuyaux. Elle peut être mécanique, pneumatique, électropneumatique, électrique ou électronique.